5 bruitages des Pink Floyd et leurs histoires étonnantes
- Hélène
- 18 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 mai

Le rock des années 60 et 70 a été une période d'expérimentation sonore intense, avec l’introduction et l’évolution de nombreux effets et bruitages qui ont façonné le son de cette époque. Les Pink Floyd ne dérogent pas à la règle, en voici quelques exemples connus, et moins connus :
La célèbre boucle de la caisse enregistreuse de Money
Extrait du show vidéo du tribute Run Like Floyd - papier déchiré - uni-selector (commutateur électromécanique utilisé en téléphonie) - pièces jetées au sol - uni-selector - pièces percées par Nick Mason (batteur des Pink Floyd) et enfilées en collier - pièces à nouveau - caisse enregistreuse (sonothèque d’EMI)
C’est probablement le bruitage le plus célèbre de l’histoire du rock pour lequel une journée entière d’enregistrement à Abbey Road en studio à été nécessaire. « Chaque son avait sa propre boucle, qu’il fallait mesurer avec une règle pour qu’elle soit en rythme » rapporte Alan Parsons, ingénieur du son. Roger Waters (bassiste des Pink floyd) est à l’origine de cette idée de son qui devait illustrer de façon immersive sa dénonciation du pouvoir incontrôlé et incontrôlable de l’argent. De façon très ironique, cette chanson est leur première grande réussite commerciale et l’album The Dark Side of The Moon dont il est issu a largement contribué à l’enrichissement du groupe en se classant parmi ceux les plus vendus de l’histoire de la musique...
Les horloges de Time
Extrait du show vidéo du tribute Run Like Floyd Bruitage réalisé par Alan Parsons, enregistré chez un horloger dans le cadre d’un disque de démonstration sur la quadriphonie et ce, avant qu’il ne travaille sur l’album The Dark Side of the Moon. C’est en découvrant le thème de la chanson qu’il propose au groupe d’exploiter cet enregistrement. Il a servi de démonstration de toutes les chaînes hifi du monde pendant des années à cause de ses larges plages de fréquences et sa dynamique exceptionnelle. Si tu voulais impressionner tes amis avec ta chaîne Hi-Fi dans les années 70, il suffisait de lancer Time des Pink Floyd à fond !
Le cri poussé entre Happiest Days of our Lives et Another Brick in the Wall part 2
Cocorico ! L’album The Wall a en partie été enregistré... en France ! (Studios Miraval et Super Bear). Alors que l’ingénieur du son travaille à Londres sur le mixage du morceau, il réalise que ce cri déjà enregistré (avec difficulté) par Roger Waters est introuvable. Ce dernier est alors contraint de le refaire depuis la France par téléphone. Il a d’ailleurs dit à l’ingénieur, après avoir hurlé un certain temps de façon démoniaque, qu’il était temps d’arrêter car son entourage commençait à s’inquiéter...
On trouve un cri similaire mais bien plus long dans le morceau Careful with that Axe Eugnene de l'album Ummagumma.
Cri de Roger Waters sur Careful with that Axe Eugene Les cris d’animaux de l’album Animals
Aboiements, bêlements, cris de cochons… Assez inattendu sur un album de rock progressif à l’époque ! D’autant plus que le public a été dérouté (ou enthousiasmé !) par cet album dont la noirceur incisive tranchait avec le psychédélisme des précédents disques des Pink Floyd. C'est alors un tournant protestataire que prend le groupe sous forme de pamphlet direct contre le conservatisme et le capitalisme où les bruits incongrus d'animaux viennent renforcer le message satirique de Roger Waters, auteur principal des paroles.
Si les cris de chiens et de moutons sont réels, ce n’est pas le cas des grognement de cochons qui sont produits par la Heil Sound Talk Box de David Gilmour (guitariste des Pink Floyd). Ce boîtier permet au musicien, grâce à un tuyau branché à l’ampli, de moduler les notes d’un instrument. C’est cet effet accentué d’un long delay qui démarre Pigs.
Intro de Pigs des Pink Floyd Les sons de mouettes de Echoes
Dans la partie centrale de cette longue épopée de l’album Meddle, d’un fond sonore produit par le glissement d’un bottlenech sur les cordes de la basse de Waters et créant une sorte de vent mystérieux et angoissant, percent des cris d’oiseaux lugubres. Il se trouve qu’ils sont le fruit du hasard : un roadie avait branché la pédale wah-wah de David Gilmour en inversant entrée et sortie et ce dernier en a joué pour créer ce son incroyable dont on a du mal à penser qu’il sort d’une guitare.
Extrait de Echoes Tous ces bruits, loin d’être de simples effets sonores qui seraient là pour surprendre, enrichissent l’atmosphère des morceaux, immergent l’auditeur dans un univers sonore unique renforçant ainsi les messages sociaux et émotionnels.
Tout bon tribute aux Pink Floyd se doit donc de les intégrer à son interprétation car ils sont essentiels et contribuent à raconter une histoire.
Principale source : PINK FLOYD LA TOTALE les 179 chansons expliquées, Jean-Michel Guesdon et Philippe Margotin
Comments